vendredi 6 novembre 2009

CRP, Introduction, 6

6. Problème général de la raison pure

"Le problème propre de la raison pure est donc contenu dans la question: Comment des jugements synthétiques à priori sont-ils possible?"

Selon Hume les jugements synthétiques à priori sont impossibles, ne sont que pure illusion d'une saisie rationnelle de ce qui est seulement tiré de l'expérience et à acquis un statut apodictique illégitimement, de l'habitude.

[Bon, ça décape... Mon point de vue personnel à ce stade de développement de la pensée de Kant est que Hume doit avoir raison: Copernic n'avait que des hypothèses, aucune certitude apodictique. Mais Hume n'explique pas ce que sont ces connaissances se prétendant apodictiques et qui seraient "simplement" tirées de l'expérience. Je pense avec Kant que nous sommes incapable de tirer de l'expérience certaines de nos connaissances et qu'il faut bien qu'elles soient déjà là "avant" pour qu'une expérience en soit possible. Je ne voit la circularité de mon verre que parce que j'ai déjà le concept du cercle en mon esprit, en quelque sorte: grâce à mon concept de cercle, je "vise" la circularité des objets qui me sont donnés dans l'expérience. Je pense que Kant est dans le bon quant à la fonction que jouent nos concepts dans le procès d'acquisition de la connaissance, et que Hume est dans le bon sur le statut simplement hypothétique de ces connaissances.]

"[...] possibilité du pur usage de la raison pour fonder et développer toutes les sciences [physique et mathématique pures] qui contiennent une connaissance théorique à priori des objets [...]"

Pour Kant, donc, le principe d'action et réaction est un principe à priori, nous le connaissons sans faire la moindre expérience physique réelle - c'est donc bien un principe métaphysique -, juste par l'action de notre entendement. Ensuite, pour expliquer pourquoi ces principes de notre raison sont aussi les principes de la nature, Kant élabore l'idée de facultés proprement constituantes des phénomènes et de notre expérience, et le système est clôt.

Il faut bien dire que la physique moderne n'est plus kantienne, je ne vois pas comment nous aurions pu produire la mécanique quantique, la discontinuité de l'espace ou sa courbure, la nature probabiliste de l'état des particules à l'échelle quantique ou la relativité de l'espace-temps, à priori? Non, il semble que l'homme ait du imaginer et construire une physique - en quelque sorte ad-hoc - pour se doter d'un appareil mathématique capable de prédictions vérifiables.

Mais... l'essentiel n'est peut-être pas à chercher - aujourd'hui - dans la tentative de Kant de fonder la métaphysique souveraine, et ainsi la raison humaine souveraine, et ainsi l'homme souverain, tout ça est historique et un peu "daté", mais plutôt dans le questionnement sur l'essence de nos expérience, sur l'"objectivation" et la "subjectivation" qui ont lieu dans notre conscience et sur les pistes majeurs que Kant, par sa pensé, a tracé dans ce domaine de la recherche philosophique.

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