mercredi 4 novembre 2009

CRP, Introduction, 2

"[...] l'universalité rigoureuse appartient essentiellement à un jugement, elle renvoie à une source particulière de connaissance pour ce jugement, savoir un pouvoir de connaissance à priori"

Les connaissances à priori sont nécessaires et universelles, ce qui n'est jamais le cas d'une connaissance empirique, l'expérience ne nous apporte jamais la nécessité, elle est toujours contingente. Nécessité et universalité sont les caractéristiques nécessaires et suffisantes d'une connaissance à priori.

Nécessité implique universalité et réciproquement.

Exemple: "tout effet à une cause" est nécessaire à priori parce que la définition d'un effet est précisément d'avoir une cause. Cela résulte simplement de notre concept de causalité.

Je trouve plus problématique de penser l'universalité de cette proposition car l'universalité suppose une extension infinie à priori, donc une application vraie de cette proposition à tous les changement de la nature, ce qui est une toute autre affaire, mais je me trompe peut-être dans mon interprétation du terme "universalité"...

Et c'est bien ce que Kant écrit plus loin: "On pourrait aussi, sans avoir besoin de tels exemples pour preuve de la réalité de purs principes à priori de notre connaissance, présenter le caractère indispensable qui est le leur pour la possibilité de l'expérience elle-même, par suite leur caractère à priori. Car d'où l'expérience elle-même pourrait-elle prendre sa certitude [...]"

Kant nous dit que l'expérience elle-même n'apporte de certitude à notre connaissance empirique que parce ce que cette certitude la précède et la conditionne, à priori.

C'est à travers l'idée du conditionnement de l'expérience que Kant va tenter d'achever son système de la connaissance. Car il est évident que si nos concepts et jugements à priori ne conditionnent pas l'expérience - si l'on veut ne pré-forment pas l'expérience -, on pourra toujours se demander si celle-ci est bien conforme aux concepts et jugements à priori.

Exemple: tout effet à une cause, certes, c'est dans la définition même, mais est-ce que tout les changements de la natures sont des effets? S'ils ne sont pas des effets, ils n'ont pas non plus de cause. La qualification d'"effet" pourrait être mise en question et critiquée, sauf si Kant parvient à démontrer que sans le concept de causalité, aucune expérience temporelle n'est possible.

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